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Etat des lieux, Ron Douglas, USA

 
 
 
1- Produits alimentaires de base dans des seaux de 22 Litres (riz, haricots, noix, sucre, sel, blé, farine, allumettes…)
2- Repas lyophilisés 
3- Assortiment de boites de conserves (fromage, beurre, viande…)
4- Marmite pour les bain-marie
5- Machine pour l'emballage sous vide
6- Cocotte minute
7- Marmite
8- Viande en conserve (porc et dinde)
9- Bouillon (boeuf et poulet)
10- Sel (2 sacs de 11 kilos)
11- Papier d'aluminium
12- Trousse de premiers soins portative
13- Bougies
14- Graines de tournesol
15- Infusion contre la toux
16- Dinde en conserve
17- Container encastrable de conserves 
18- Sacs d'évacuations pour toute la famille
19- Cheminée de charbon de bois
20- Pommes de terre
21- Barbecue
22- four solaire
23- Viande séchée
24- Vinaigre blanc et cidre
25- Huile d'olive en boites de 3 Litres
26- Trousse de premiers soins fixe
27- Conserves de produits alimentaires de base (riz, carottes…)
28- Lait et oeufs en poudre
29- Détergent / Lessive
30- La famille Douglas
31- Réserve de graines d'héritage
32- Eau de Javel
33- Pâtes
34- Purée déshydratée 
35- Produits alimentaires de base dans des seaux de 22 Litres
36- Boites de conserves variées
37- Containers encastrables de conserves variées
38- Chocolat en poudre
39- Groupe électrogène
40- Bruleur au propane
41- Filtre a eau Berkey
42- Chauffes-mains
43- Masques chirurgicaux
44- Réserve de bocaux pour la conservation 
45- Bocaux de poivrons
46- Fusil calibre 12, carabine et arme de poing
47- Seaux de miel
48- Boites de sardines
49- Tente
50- Jerricans essence de 18 Litres
51- Panneaux solaire
52- Tuyaux en plastique 
 

Ron Douglas discute de l’avenir de son secteur économique en plein boom. A 38 ans, il est le fondateur de l’un des plus importants salons consacrés à l’art de la survie, mais il ne ressemble pas aux autres preppers [littéralement, “ceux qui se préparent”]. Pour commencer, il n’aime pas le terme “survivaliste”. Pour lui, le mot est galvaudé, il évoque “les dingos qui vivent en ermite, là-haut dans les montagnes”.

L’entrepreneur, lui, préfère celui d’“autonomie”. Il passe plusieurs minutes à expliquer comment se préparer à une situation d’urgence, adopter un mode de vie durable et assurer sa sécurité financière – les trois piliers de l’autonomie, selon lui. Il souligne l’importance des panneaux solaires et des potagers, des stocks d’eau et de nourriture. Il ne suffit pas d’avoir un kit d’urgence pour tenir soixante-douze heures en cas de panne d’électricité, il faut apprendre à vivre de façon autonome. Voilà le message que Ron Douglas veut faire passer.“Notre objectif est de toucher autant de personnes que possible, pour les pousser à réfléchir et à évoluer dans cette direction”, fait-il valoir. L’économie de la survie, depuis toujours florissante dans les périodes difficiles, connaît aujourd’hui un renouveau. Dans les cercles que fréquente Ron Douglas, on évoque fréquemment “la fin du monde tel que nous le connaissons”.

Sans sombrer dans l’alarmisme, de plus en plus de gens pensent que notre monde se fragilise. Une inquiétude qui a montré que la plupart des Américains ne savent pas comment se passer des ingrédients de base de la vie moderne : nourriture, pétrole, électricité, transports. L’économie survivaliste a connu un boom après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque les autorités ont demandé aux New-Yorkais de préparer des kits de survie, d’apprendre à rendre hermétiques leurs portes et leurs systèmes d’aération et de se tenir à tout moment prêt à une évacuation.

Pendant des années, des alertes terroristes de différents niveaux ont maintenu les Américains aux aguets, tandis qu’ils étaient frappés par des catastrophes diverses et variées : une grave crise financière, des ouragans (Katrina et Ike), des sécheresses sévères et des pannes d’électricité géantes. Sans oublier une ribambelle de menaces, depuis la hausse du niveau de la mer jusqu’aux avancées du programme nucléaire iranien.Fin 2011, Ron Douglas et ses partenaires ont formé le Red Shed Media Group, une entreprise regroupant plusieurs projets : la Self Reliance Expo, un salon créé en 2010 pour présenter les techniques et les équipements permettant de se préparer à une catastrophe ; la station de radio en ligne Self Reliance Broadcasting, dédiée à la cause ; ainsi qu’une entité qui contrôle les droits de publication du populaire manuel survivaliste Making the Best of Basics [Retour aux sources, non traduit en français]. Ron Douglas souhaitait rassembler en un lieu unique toutes les informations nécessaires pour “se tenir prêt”.

“La fin du monde n’est pas pour demain”, reconnaît Ron Douglas. Il s’agit pour lui de montrer à l’homme des bois en treillis, fusil à l’épaule, et à la mère de famille de banlieue qu’ils aspirent en fait à la même chose : avoir l’esprit tranquille. “Nous ne leur disons pas : ‘Dépêchez-vous, achetez nos marchandises avant qu’Obama ne ruine le pays’, explique-t-il. Nous n’entrons pas dans des considérations politiques. Nous voulons juste enseigner aux gens un nouveau mode de vie.”La première chose que l’on remarque dans le quartier où habite Ron Douglas, à Frederick, dans le Colorado, c’est qu’il n’a pas grand-chose de remarquable. Chez Ron Douglas, pas de bunker. Lui et son épouse, Heather, ainsi que leurs six enfants, âgés de 4 à 16 ans, habitent une maison de banlieue tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec un système d’arrosage automatique et des jeux dans le jardin. La maison est peinte en beige.

Des parterres de tulipes roses fleurissent au printemps. Les enfants peuvent se rendre à l’école à pied.Ron Douglas m’a non seulement dit où il vivait, mais il m’a également invité à lui rendre visite, ce que beaucoup, dans le monde du survivalisme, considèrent comme une terrible erreur. Car, en révélant l’endroit où l’on habite, on risque de compromettre sa sécurité. “Je ne communique même pas le nom de l’Etat dans lequel je réside”, m’a confié James Wesley Rawles, le rédacteur en chef du site Internet SurvivalBlog.com. “Tout ce que je dis, avec l’aval de mon épouse, c’est que je vis quelque part à l’ouest des Rocheuses.” Pour lui comme pour d’autres, c’est une question élémentaire de sécurité. En révélant l’endroit où l’on vit, on donne à tous ceux qui ne se sont pas préparés à une catastrophe le plan d’accès des réserves de ceux qui s’y sont préparés. “Je ne veux pas me réveiller et découvrir que je suis le pigeon qui va devoir tirer les gens d’affaires”, souligne-t-il.Il est vrai que si jamais notre civilisation venait à s’effondrer, la maison de Ron Douglas est le genre d’endroit où il ferait bon survivre. Dans son bureau, qui sert de siège au Red Shed Group, il conserve non seulement son iPad et son MacBook, mais aussi un émetteur radio et un poste CB.

Dans son sous-sol, on trouve une année de réserves de blé, de riz et d’autres produits de base. Dehors, il essaie d’avoir toujours assez de petit-bois pour tenir un an et, dans son garage, il possède un réservoir de 1,5 m3 d’eau.Au cas où il lui faudrait partir, il a modifié un 4 x 4 Chevy Suburban de façon à pouvoir parcourir près de 1 400 kilomètres entre deux pleins. Et s’il reste, il est prêt à défendre sa famille et ses provisions. Il ne se souvient pas exactement du nombre d’armes à feu qu’il possède. “Douze ?” hasarde-t-il lorsque je lui pose la question. “Moins que la plupart des gens”, note-t-il. Une chose est sûre, il a son arme préférée : le Governor, un pistolet Smith & Wesson qui fonctionne avec des cartouches de chasse. “C’est le gardien de mon foyer”, souligne-t-il. Mais, contrairement à d’autres, il ne perd pas son temps à s’inquiéter de choses comme la sécurité et, même s’il possède de nombreuses armes, il n’encourage pas leur détention.

 

A Colorado Springs, une centaine de personnes se pressaient avant même que les portes du Salon de Ron Douglas ne s’ouvrent. Certaines venaient acheter des filtres à eau ; d’autres apprendre à faire du feu. Pour la plupart, ils veulent juste être en sécurité chez eux, avec de quoi survivre en cas de problème.”Bref, beaucoup de survivalistes sont des personnes comme Linda Thrower, une infirmière à domicile du Nouveau-Mexique âgée de 59 ans. Elle et son mari Troy ne se sont mis au survivalisme que récemment, et ils ont beaucoup hésité avant de se rendre au salon de Colorado Springs. “Nous avions peur de nous retrouver au milieu d’une bande de fanatiques”, m’a-t-elle confié. Mais, une fois à l’intérieur, elle a été agréablement surprise. Certes, on pouvait acheter des munitions et suivre des formations pour obtenir un permis de port d’arme dissimulée. Mais elle est repartie avec du fromage en boîte et des ingrédients pour son four solaire, en sachant aussi comment faire des points de suture dans une situation d’urgence, thème qui a fait l’objet d’un des nombreux ateliers du salon. “C’est une bonne chose pour moi, qui suis infirmière, de savoir faire cela, estime-t-elle. S’il y a une catastrophe, qu’elle soit naturelle ou provoquée par l’homme, il n’y aura pas suffisamment de médecins.”

extrait de l'article du New York Time, du 19 décembre 2012 de Keith O'Brien